Michael Jackson “Dangerous” avec Greg Cook (2HDP/Culture 2000)
(1991)
EN QUELQUES MOTS
Aujourd’hui on a eu décidé de vous parler de “Dangerous” de Michael Jackson, sorti le 26 novembre 1991. C’est le huitième album studio de MJ qui sort 4 ans après Bad. On peut se demander si ce n’est pas le dernier des grands albums de Michael ?
En tout cas c’est un disque complètement fou à plusieurs points de vue : il y a des invités super prestigieux, des moyens de production et de promotion énormes, c’est un des disques les plus vendus au monde, et aussi un des plus piratés de l’histoire de la musique.
On a choisi de ne pas parler des affaires privées de Michael Jackson et du documentaire Leaving Neverland qui est sorti car tout a déjà été dit. Nous voulons nous concentrer sur la musique et sur l’artiste.
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Retour en 1991
Manu : ça vous évoque quoi ?
Olivia ?
Fanny ?
Greg ?
Alors on a réécouté cet album… Je me tourne vers vous, qu’est-ce que vous en avez pensé ? 20 ans après est-ce que vous l’écoutez encore, est-ce que c’est dans votre walkman.
La story de Michael Jackson
Olivia : En 1991, MJ est déjà le roi. Il y a eu les Jackson 5, il y a eu “Thriller” et “Bad” qui avaient déjà battu tous les records de vente dans le monde.
MJ sait qu’il est obligé de revenir avec quelque chose d’encore plus fort, d’encore plus grand, d’encore plus marquant.
Et évidemment, la sortie de “Dangerous” est pharaonique :
la première diffusion télévisée du clip Black or White le 14 novembre 1991 en simultané dans dans 28 pays simultanément avec une audience record de plus de 500 millions de téléspectateurs !
En France : réunit plus de 90 journalistes à bord d’un Concorde et c’est dans l’avion que s’est déroulée l’écoute de Dangerous.
Un énorme contrat publicitaire avec Pepsi pour sa tournée
Mais très vite, les premiers scandales arrivent :
le clip de ”Black or White”
MJ tente de se racheter une image : peu importe qu’il soit blanc ou noir, il n’est pas gay (“In the closet”), il tente de défendre sa virilité etc.
insert sonore : https://www.facebook.com/StupefiantF2/videos/279642839552286/
making of du clip de Black or white raconté par john landis
Le making-of de "Dangerous"
Chronique Greg Cook (…)
L'univers visuel de Michael Jackson
Manu : Au moment où Michael Jackson publie Dangerous, c’est déjà une super star à l’échelle planétaire, donc on imagine que pour la pochette de son album, il va tout donner…
Fanny : En effet, pourquoi faire simple et minimaliste quand on peut faire rococo, quand on peut faire bling, quand on peut faire grandiloquent ? Michael Jackson est l’artiste de tous les extrêmes et il va encore une fois nous le prouver. Cette pochette d’album est une commande passée au peintre américain Mark Ryden, qui à l’époque faisait carrière en tant qu’illustrateur commercial. Il a signé aussi des pochettes pour Aerosmith ou les Red Hot Chilli Peppers. Entre temps, Ryden est devenu le chef de file d’un mouvement pictural très populaire appelé le Pop Surréalisme, on voit son travail dans les musées et galeries du monde entier et ses œuvres atteignent aujourd’hui la somme rondelette d’un million de dollars. Au début des années 1990, il n’en est pas encore là mais on sent quand même que le type sait peindre et qu’il a un certain potentiel. Pour sa collab’ avec MJ, Mark Ryden va réaliser une acrylique sur toile de moyen format, ayant pour titre « The King of Pop »; une pièce entrée depuis au panthéon des albums covers les plus célèbres du monde, on a tous en tête cette image de fête foraine truffée de symboles surréalistes et de références à la pop culture, à l’histoire de l’art, au cirque barnum, à l’écologie, à la biographie même de Michael Jackson. J’aurais bien aimé tout vous décrire dans le moindre détails, mais ça serait une entreprise à peu près aussi vaine que de citer la liste des personnalités présentes sur la pochette de Sergent Pepper des Beatles, et puis on n’a malheureusement pas toute la journée devant nous.
Manu : Je vous confirme Fanny pourrait vous en parler toute la journée et toute la nuit, elle est complètement fan, elle est même allé le rencontrer à LA pour un projet de bouquin !
La chose intéressante à retenir de cette pochette, c’est qu’elle illustre la manière dont Jackson a compris avant tout le monde combien la dimension visuelle est capitale dans l’oeuvre d’un artiste. Il a construit son propre mythe par l’image :
on a des chorégraphies hyper marquantes avec des pas de danse de génie comme le moonwalk, le sidewalk ou le lean qui vient défier les lois de la gravité!,
des costumes de scène et accessoires iconiques (coucou les chaussettes blanches dans les mocassins noirs, le gant à paillette, la veste militaire à double baudrier doré, les sparadraps sur les doigts, le chapeau noir, le perfecto rouge et j’en passe…
mais aussi des clips devenus cultes.
Jackson avait déjà placé la barre très haut avec le chef d’oeuvre absolu qu’est le clip de Thriller, mais pour Dangerous, il s’offre un nouveau coup de maître à l’occasion de la sortie du single ‘Black or White’ : il retrouve John Landis (qui avait déjà réalisé Thriller, justement) et tous deux imaginent un court métrage de 11 minutes avec l’enfant star du moment, Macaulay Culkin, et des effets spéciaux super avant gardistes comme le morphing. Il orchestre pour le clip une sortie simultanée dans 28 pays du monde, pour une audience cumulée de 500 millions de spectateurs. C’est le Break the internet de l’ère pré-internet, et pré Kim Kardashian.
Rien ne semble pouvoir arrêter Jackson dans son ambition d’être un artiste total… si ce n’est lui-même ? qui a coup de frasques personnelles et d’envie de passer des messages politiques finit par aller un peu trop loin. On va écouter l’extrait d’un reportage diffusé sur France 2 dans lequel le réalisateur John Landis raconte les petites frayeurs que Jackson lui a causées sur le tournage :
INSERT
À PROPOS DE RADIO K7 PODCAST
Chaque mois dans Radio K7 on discute d’un album avec mes copains autour d’une table, parfois avec des invités comme Pénélope Bagieu ou Nicolas Berno. Il y a des chroniques et des débats, on s’interroge sur l’histoire du disque : comment il a été produit, ce qui a fait son succès, et puis finalement ce qu’on a envie d’en retenir 20 ou 30 ans plus tard.
Le 5 janvier 2020, Radio K7 est devenu le premier podcast indépendant sur la musique en France au classement Apple Podcast !
« On veut redécouvrir les 90s, apprendre des trucs et se marrer. »
Manu, Fanny, Olivia et Grégoire
“ Le but de ce podcast c’est de redécouvrir la bande-son des nineties. Parce que c’était celle de notre adolescence, qui a marqué toutes nos premières fois. C’était une période où la musique a commencé à prendre une grande place dans nos vies, avec les groupes qui ont forgé notre identité mais aussi nos plaisirs coupables. “