Skip to main content
EN QUELQUES MOTS

On enregistre cette émission le 5 mars 2019, presque 20 ans après la parution de l’album “PLAY” de Richard Melville Hall, alias Moby. C’est son 5ème album, sorti le 15 mai 1999 sur le label Mute chez BMG !

Écouter · Écouter · Écouter · 

Écouter · Écouter · Écouter · 

Écouter · Écouter · Écouter · 

Disponible sur :

La story de Moby

Manu : Ce qui est incroyable avec ce disque qui était assez confidentiel à sa sortie, c’est que finalement il est devenu en quelques mois le disque qu’on entendait partout : à la radio, à la télé, dans ton supermarché, mêmes les gros blaireaux de ma classe l’écoutaient…

Fanny : Oui et la raison première c’est que les droits pour les 17 morceaux de l’album ont été vendus dans le but d’une utilisation commerciale. Un an après la sortie de l’album, on recensait une soixantaine de pubs illustrées par du Moby, c’est phénoménal. Donc ya pas que les marques de café à avoir utilisé cette musique, ya aussi des pubs pour des voitures (Volkswagen, BMW, Jaguar), de l’alcool (Bailey’s), des cartes de crédit (American Express), du chocolat (Thorntons Chocolates), des téléphones portables (Nokia, Blackberry), des ordinateurs (Intel), des marques de sport (Adidas), des marques de mode (Hugo Boss), bref tous les secteurs possibles et imaginables. Moby a bouffé à tous les râteliers, et c’est tant mieux pour lui ! Ça prouve que sa musique a quelque chose d’universel !

Manu : Je me souviens qu’au même moment il y avait même deux pubs pour des cafés concurrents qui utilisaient toutes les deux Moby. et Fanny tu les as retrouvées !!!

Fanny : Il y a d’abord le café Maxwell, avec le titre Honey. Vous noterez l’ajout de guitare au début et à la fin du spot qui reprennent le thème de Maxwell en mode bluesman. On va l’écouter. Magneto serge !

extrait :
https://www.ina.fr/video/PUB1587058082

Maintenant on va écouter une autre pub, pour la Maison du Café, avec le morceau Natural Blues.

extrait
https://www.ina.fr/video/PUB1587074039

Manu : En fait au départ, sans le gros coup de pouce des synchronisation en pub, c’était pas gagné…

Fanny : Exactement, l’album est sorti début juin 1999 mais n’est devenu un vrai carton en terme de ventes et d’audience que 10 mois plus tard, au premier trimestre de l’an 2000. Au début la presse n’était pas super enthousiaste, les radios ne voulaient pas diffuser les 3 titres qui étaient sortis comme single. Aux Etats-Unis ça sentait le roussi. J’ai lu une interview du manager de Moby, Eric Härle, dans laquelle il explique que c’est le fait d’être sur le label indépendant anglais Mute Records qui les as aidés. L’équipe en Angleterre n’a pas lâché l’affaire et ils ont continué de faire la promo à fond jusqu’à ce que la mayonnaise prenne 7 ou 8 mois plus tard. Puisque le circuit classique de promo presse ne marchait pas, ils sont passés par la case publicité. Et c’est le Jackpot ! Fin 2000, l’album passe n°1 des ventes en Angleterre, en France, au Canada, en Australie, en Allemagne. Le reste de la planète suit. L’album est nommé aux Grammys, gagne un MTV Music Award. Aujourd’hui, 20 ans après on parle de 10 millions d’exemplaires vendus. Quand on sait que son album précédent avait plafonné à 25 000 ventes, on peut saluer la performance, et peu importent les chemins empruntés !

Thomas : Cette utilisation intensive dans les pubs s’est répétée pour la soundtrack de kill bill quelques années plus tard, du tout aussi éclectique Quentin Tarantino. Parallèle possible : Moby = le QT de la musique ?

Le making-of de "Play"

Manu : Alors c’est un disque qui est un peu différent de ses précédents albums, avec des inspirations très blues…

Gaspard : Oui Manu parce que (…)

L'univers visuel de Moby

Manu : Et puis il y a un moment ou il faut choisir une cover. Et là il y a une question que je me suis posé pendant toute la préparation de l’émission c’est mais mais qu’est ce qu’il faut à sauter comme ça ? Alors Thomas, c’est quoi son problème à Moby ?

Thomas : L’Artwork de l’album est une photo de Corinne Day, photographe britannique qui a également fait la photo de l’albulm Without you i’m nothing de Placebo sorti en 1998.

On y voit Moby en train de sauter en l’air (en réalité sur un lit dans une chambre d’hôtel anonyme) et d’être enregistré par un instrument
Play => jouer (la musique), s’amuser

Le titre Play vient d’un tag vu à New York dans une aire de jeux pour enfants.
Côté enfantin de l’album. La musique comme un terrain de jeu.
Idée de l’artiste incontrôlable aussi, un peu fou.

On passe d’un univers à un autre au grès de son humeur, de ses envies.
Cover très simple. En dehors de la photo, du nom de l’album et de Moby, juste le symbole “Play” en rouge en bas à droite. Promesse de l’album limpide, on joue la musique, on s’amuse.

Au dos, la track list avec chaque titre précédé du même logo play rouge, et une autre photo issue du shooting avec Corinne Day. C’est un peu l’envers du décor. Moby est redescendu sur terre, il est debout, immobile, toujours avec un bras qui essaie d’enregistrer quelque chose de la scène avec cet instrument. Moby fait une tête dépité. L’album est fini, fini de jouer.

A noter que l’album était accompagné d’un livret contenant cinq essais rédigés par Moby où il traite successivement de végétalisme, de fondamentalisme et d’humanisme. Ces écrits n’ont aucun lien avec les chansons présentées dans l’album, ils décrivent simplement un certain nombre de doctrines auxquelles l’artiste attache une grande importance.

Manu : relance 

Thomas : La même chose pour les clips, très éclectiques, et qui font appel à la crème de la crème des réalisateurs vidéos de l’époque :

Honey, clip réalisé par Roman Coppola, avec trois clones de Moby qui sortent d’une boite tombée du ciel et explorent les environs, avec des enchaînements entre chaque scènes fait de trucages visuels à l’ancienne, dans un style à la Michel Gondry, très en vogue à l’époque.

Porcelain, clip du suédois Jonas Åkerlund qui avait fait notamment celui de Ray of Light de Madonna un an plus tôt. Assez kitsch, avec un long plan fixe sur un oeil et Moby qui apparaît en surimpression dans la pupille lorsqu’il chante. On fini même par y voir la galaxie et une colombe blanche qui s’envole…

Natural Blues par David LaChapelle où on voit un Moby tout vieux qui déprime, quasi sénile, dans une maison de retraite décrépie. On le met devant une télévision et il va se remémorer les moments les plus forts de sa vie. Il voit alors apparaître un ange (joué par Christina Ricci) qui va le prendre dans ses bras et le ramener à sa condition de nouveau né, dans un rayon de lumière christique. La aussi, ça a beaucoup vieilli, c’est assez tacky également. Là on est dans la veine des clips scénarisés, quasiment un court métrage.

Le clip de Why does my heart feels so bad est un dessin animé, une sorte de Petit Prince dans un univers de cartoon américain des années 90, type Family Guy.

Bodyrock a même eu le droit à 3 clips, chacun dans un style différent.
Dans sa musique comme dans ses clips donc, Moby est un touche à tout qui mélange les influences et les genres.

Manu : relance 

Thomas : Et puis bien sûr les films et les pubs, qui ont permis de faire connaître sa musique.

Moby le dit lui même, Porcelain était la chanson de l’album qui marchait le moin jusqu’à ce que Danny Boyle la mette dans La Plage. Maintenant, pour les cinéphiles, difficile d’écouter la musique sans imaginer Leonardo diCaprio au soleil sur une plage thaïlandaise.

Extrait de Porcelain
+ Extrait de Flower

Flower, un des hits des B-sides de l’album, est le thème principal de 60 secondes chrono, pour les fins connaisseurs.

My weakness, dernière chanson de l’album, illustre le moment clé de L’enfer du dimanche d’Oliver Stone.

À PROPOS DE RADIO K7 PODCAST

Chaque mois dans Radio K7 on discute d’un album avec mes copains autour d’une table, parfois avec des invités comme Pénélope Bagieu ou Nicolas Berno. Il y a des chroniques et des débats, on s’interroge sur l’histoire du disque : comment il a été produit, ce qui a fait son succès, et puis finalement ce qu’on a envie d’en retenir 20 ou 30 ans plus tard.

Le 5 janvier 2020, Radio K7 est devenu le premier podcast indépendant sur la musique en France au classement Apple Podcast !

« On veut redécouvrir les 90s, apprendre des trucs et se marrer. »

Manu, Fanny, Olivia et Grégoire

“ Le but de ce podcast c’est de redécouvrir la bande-son des nineties. Parce que c’était celle de notre adolescence, qui a marqué toutes nos premières fois. C’était une période où la musique a commencé à prendre une grande place dans nos vies, avec les groupes qui ont forgé notre identité mais aussi nos plaisirs coupables. “