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Oasis “(What’s the story) Morning glory?”

(1995)

EN QUELQUES MOTS

Dans cet épisode on va vous parler des frères Gallagher et de (Whats the story) Morning Glory, l’album qui va faire d’Oasis le plus grand groupe du monde en 1995.

Avec une sorte de groove lancinant, Oasis adapte au rock les rythmes hypnotiques de la House. Ils ont beau convier les souvenirs des grandes heures du rock britannique, l’album dégage une authenticité et surtout une énergie exceptionnelle taillée pour les stades.

En pleine guerre de la britpop qui l’oppose à Blur, Morning Glory va battre tous les records de vente grâce aux tubes qu’il contient : Some Might Say, Don’t Look Back in Anger, et bien sûr Wonderwall.

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Retour en 1995

Voilà pour les 12 titres de (whats the story) Morning Glory. C’est le deuxième album de Oasis.

Il sort le 2 octobre 1995 partout dans le monde en Compact disque, Cassette, vinyle et MiniDisc sur le label Creation.

On le retrouve dans les bacs de la FNAC aux côtés du Different Class de Pulp, the Great Escape du Blur et bien sûr “D’eux” de Céline Dion.

L’année 1995 est marquée notamment par l’arrivée de Jacques Chirac à l’Elysée et…

La story d'Oasis

Manu : On va maintenant revenir sur l’histoire des frères Gallagher. Et je me tourne vers toi Olivia : comment ces deux gars-là qui n’avaient rien d’autres à foutre que de mater le foot, écouter John Lennon et sniffer de la colle … ont fini par signer au milieu des 90s l’hymne de toute une génération ?

Alors l’histoire d’Oasis commence en fait par celle du groupe de Liam Gallahger, The Rain. The Rain se forme à Manchester en 1991, avec Liam (au chant) Paul « Bonehead » Arthurs (à la guitare), Paul « Guigsy » McGuigan (à la basse) et Tony McCarroll (à la batterie). Ils sont rapidement rejoints par Noel (à la guitare et au chant), le frère aîné de Liam donc. Et c’est là que les ennuis commencent…

Manu : Oui parce que les deux frangins passent leur temps à s’engueuler !

Olivia : Absolument ! Pendant presque 20 ans et jusqu’à leur séparation en 2009 à Rock en Seine, Liam et Noel n’ont eu de cesse de se foutre sur la gueule. La fin du groupe a été annoncée des dizaines de fois dans la presse. D’ailleurs les journalistes ont adoré alimenter ces polémiques et cette tension.
Et dès le départ, c’est tendu : Noel insiste bien sur le fait qu’il veut avoir le total contrôle sur à peu près tout et que les autres membres du groupe se donneront à fond afin de devenir des rock star et rien d’autres.

En 93, Oasis signe sur le label indépendant Creation Records (le prestigieux label de Primal Scream et de Jesus and Mary Chains) et sort son premier album, Definitely Maybe, dès l’année suivante, marquée par un single imparable, Supersonic :

INSERT —Supersonic

Album que les frères Gallagher estiment aujourd’hui encore comme étant leur meilleur. Un des rares sujets sur lequel ils sont d’accord, d’ailleurs.
En tout cas, énorme succès ! L’« Oasismania » est lancée ! L’album est 7 fois disque de platine au Royaume-Uni (soit 7 millions d’exemplaires).

Histoire de surfer sur la vague du succès, Oasis retourne rapidement en studio.
Mais avant ça, le batteur Tony McCarroll est renvoyé… parce qu’il s’est foutu sur la gueule avec les frères Gallagher et est remplacé par Alan White.
Les premières séances d’enregistrement sont très productives, mais la tension monte entre les deux frères et ils finissent par… se foutre sur la gueule (oui, vous allez souvent l’entendre, cette phrase).

Ils se réconcilient et l’enregistrement reprend trois semaines plus tard. Greg vous en parlera plus longuement et dans le détail.

En tout cas, à la fin de l’enregistrement, Owen Morris, le producteur, déclare que l’album va tout balayer sur son passage et que ce sera le Never Mind the Bollocks de la décennie.

Manu : Il faut quand même rappeler un truc, c’est qu’avant la sortie du nouvel album Il y a petite polémique qui va devenir une guerre nationale

Olivia : Exact, mon cher Manu ! Un single Roll with It, donne lieu à un événement resté dans les annales de la pop : le groupe Blur, apprenant la date de sortie de ce single (le 14 août), veut faire la compète et décide de retarder celle du sien, Country House, d’une semaine pour que les deux chansons sortent en même temps.

C’est le point de départ de la fameuse Battle of Britpop, très médiatisée par la presse britannique (le NME en tête), supposée symboliser la lutte entre la classe moyenne du sud du pays et la classe ouvrière du nord.

Manu : Et alors, qui a gagné ?

Olivia : et bien c’est finalement Country House de Blur qui se classe première des charts britanniques et c’est Jarvis Cocker de Pulp qui l’annonce lui-même dans Top of the Pops ! Extrait :

INSERT —Top of the pops

Les Gallagher sont fous de colère et mettent la faute sur leur maison de disques. Un mois plus tard, lors d’une interview, Noel Gallagher est interrogé à ce sujet et déclare avec beaucoup de classe et d’élégance :

“J’espère qu’ils choperont le SIDA et qu’ils crèveront parce que je les déteste tous les deux. “

Evidemment, gros tollé. Noel va devoir s’excuser publiquement.
Alors certes, Blur a gagné la bataille des singles. Mais Oasis va bientôt l’emporter par K.-O. sur les ventes de l’album: (What’s the Story) Morning Glory? sort le 2 octobre 1995 et entre directement à la première place du classement de ventes d’albums au UK. 350 000 exemplaires partent en une semaine, talonnant le Bad de Michael Jackson dans le Guinness des records anglais. Le succès est colossal : l’album restera pendant dix semaines numéro un des charts et s’écoulera à 22 millions de copies dans le monde !

Noel Gallagher avait prévu le coup, il avait fait promettre à Alan McGee, le boss du label Creation, de lui acheter une Rolls-Royce en cas de succès. Chose promise, chose due, il reçoit une Rolls tandis que Liam obtient une Rolex. Les cadeaux vaudront à Noel cette magnifique déclaration : “J’ai eu une Rolls, Liam une Rolex. C’est super car je ne sais pas conduire et Liam ne sait pas lire l’heure.”

L’album est un énorme succès commercial, on l’a dit, mais est accueilli de manière plutôt mitigée par la critique. Le Melody Maker, évoque un album « occasionnellement sublime mais trop souvent laborieux et paresseux » et le magazine Q, estime que les paroles des chansons « n’ont aucune signification et aucune portée ».

Parmi les critiques positives, le magazine Rolling Stone affirme que l’album est un « courageux bond en avant qui révèle un important développement à la fois musical et personnel, sans parler d’une plus grande connaissance du catalogue des Beatles ».

Oasis ne s’en cache pas, ils vont souvent piocher dans les chansons des autres.
Lors d’une remise de prix en 2013, Noel remerciera d’ailleurs Bob Dylan et les Beatles qu’il vole depuis plus de 20 ans

INSERT — Noel ITW
https://www.youtube.com/watch?v=qmMZfT1yn2Y

Mais revenons en 95 : en juin, le groupe entame une série de plus de 100 concerts, principalement en Europe et en Amérique du Nord avec également quelques dates au Japon. La tournée est interrompue plusieurs fois et plusieurs concerts sont annulés… parce que les frères Gallagher se foutent continuellement sur la gueule, évidemment !

La tournée doit s’achever sur un concert historique à Knebworth. Deux soirs de suite, le groupe va jouer devant 250 000 personnes ! Les ventes explosent : plus de 3 millions de personnes essaient d’acheter un ticket. Ce qui, au passage, reste la plus forte demande pour un spectacle dans l’histoire britannique. Le concert est énorme, Oasis invite sur scène son héros, John Squire des Stone Roses : c’est le triomphe de Manchester !

Aller je vous emmène avec moi dans les tribunes !

INSERT — Montage Knebworth

Mais alors qu’est-ce qu’il nous reste aujourd’hui de (What’s the Story) Morning Glory? L’album a remporté pas mal de prix et d’éloges longtemps après sa sortie, et il est considéré comme l’un des albums majeurs des années 1990. Oasis devient avec lui l’un des groupes britanniques les plus connus de tous les temps. Les frères Gallagher dépassent le statut de rock stars, ils sont la voix d’une génération. Dans le livre Les 1001 albums qu’il faut avoir écoutés dans sa vie, l’album est mis en avant pour « son incroyable capacité à évoquer une époque et un endroit qu’aucun autre album anglais publié [dans la décennie suivante] n’a su retrouver ».

Manu : Finalement le rêve des frères Gallagher qui devient réalité :
Morning Glory est le troisième album britannique le plus vendu de tous les temps au UK, derrière le Greatest Hits de Queen et le Sgt. Pepper’s des Beatles ! On peut dire que la boucle est bouclée.

Le making-of de "(What's the story) morning glory?"

MANU/ Je vous propose maintenant d’aller faire un tour en studio avec toi Grégoire. Tu veux nous emmener maintenant au Pays de Galles…

 

Oui au Pays de Galles, plus précisément au Rockfield Studios, près du village de Rockfield, joli corps de ferme et ambiance bucolique pour ces studios qui ont vu passer Queen, Motorhead, Iggy Pop et j’en passe.

Aux manettes de ce Morning Glory on retrouve le père Noël, Gallagher, le cerveau du groupe qui a composé tous les morceaux et le producteur Owen Morris qui a déjà sévi sur le premier disque du groupe, Definitely Maybe et qui sera ensuite appelé à produire The Verve ou encore le groupe de punk Ash.

C’est ces deux-là qui passent le plus de temps à travailler, les autres membres du groupe étant appelés un par un pour jouer leurs parties. Morning Glory est en effet enregistré avec la technique de l’Overdub. Petite illustration du procédé avec le multipiste de Wonderwall déniché par notre ami Manu

INSERT — Wonderwall MULTI

Noël Gallagher commence par jouer au click sa partie guitare,
ajoute ensuite la batterie et une basse témoin.
On enregistre ensuite Liam et on superpose enfin toutes les pistes.

Cette option a été retenue notamment parce que le bassiste du groupe n’était pas vraiment très copain avec la rigueur du métronome, dans ce cas l’overdub c’est la meilleure manière de procéder sans perdre trop de temps.

Petite astuce pour donner plus de naturel aux morceaux, Le click qui donne le tempo accélère petit à petit, une manière de reproduire la tendance en live à jouer de plus en plus vite.

MANU/ L’enregistrement devait durer 6 semaines mais rien ne s’est passé comme prévu…

Et oui au bout d’une semaine, une énorme baston fratricide éclate entre les deux Gallaghers, selon des témoins, l’une des plus violentes qui a opposé les deux brothers.

Je vous décris la scène : Noël est en train d’enregistrer une voix sur Dont look back in Anger quand Liam se pointe avec une dizaine de compagnons de beuverie rencontrés un peu plus tôt dans un pub

Noël est furieux, une engueulade éclate, les coups pleuvent, et le grand frère finit par corriger le vilain petit canard à coup de batte de cricket. Résultat : bras cassé pour Liam, et Noël quitte les studios et le groupe.

Finalement, les deux frangins finiront par se rabibocher, et Oasis mets le paquet en enregistrant 12 morceaux en 12 jours, Noël Gallagher se souvient de cet enregistrement réalisé un petit peu à l’arrache

INSERT — Insert Noel Gallagher

“On bossait de 10 H à 3H du matin. On a enregistré en 12 jours, ça fait 1 morceau par jour, ce qui est complètement fou. La vérité c’est que je n’aime pas particulièrement les enregistrements studio. Si je devais y passer trop de temps je deviendrais dingue! Là, tout est allé très vite. En plus, l’album n’était pas tout à fait fini au moment d’enregistrer. SI vous écoutez bien, il y a deux types de chanson, celles qui ont un deuxième couplet, et celles dans lesquelles on répète le premier couplet deux fois voire 3 fois, ça c’est quand on avait pas le temps et que on se disait, “fais chier, allez tant pis” Tout le monde se demande comment on a fait pour avoir ce son si génial. Ce que je peux vous assurer, c’est qu’aucun des musiciens n’avait la moindre idée de ce qu’il faisait. Personne n’avait les morceaux en tête puisqu’on avait pas fait de démo. Quand on y repense, c’est une manière complètement folle de faire l’un des plus grands albums de tous les temps.

Et le résultat on le connaît, un monument de la BritPop qui emprunte aux Beatles ou encore aux Rolling Stones

“Don’t look back in anger” reprend évidemment l’intro de Imagine de John Lennon. “Wonderwall” cite George Harrison et un piano des Cure. “Some Might Say” le groupe Small Faces. Le solo de “Champagne Supernova” ressemble beaucoup à Led Zeppelin…

Bref des emprunts un peu trop évidents parfois. Un morceau a même été retiré de la track list par crainte de poursuites judiciaire, Il s’agit de Step Out, un titre un peu trop proche d’un morceau de Stevie Wonder : Uptight.

INSERT —Uptight / Oasis

Oasis a essayé de négocier des royalties, mais voyant que Stevie Wonder demandait trop, ils ont viré le morceau de l’album. Une centaine de copies “promo” de l’album possède cependant ce morceau interdit/

MANU / Et Greg on a pas encore parlé du mixage sur cet album. Je crois savoir que notre ami Owen Morris aimait quand ça sonnait bien fort…

Oui c’est ça l’idée c’est de sonner le plus fort possible, plus fort que les autres, en compressant un maximum le son.

INSERT — Champagne Supernova

Cette technique, on l’appelle le brick walling, a priori séduisante pour des oreilles d’adolescents attardés mais à y écouter de plus près compresser autant le son fait perdre aussi en dynamique, tout sonne pareil, la musique perd énormément en nuance. Bref sonner plus fort ça veut pas dire sonner mieux.

Pour que vous compreniez bien car cela peut sembler abstrait : c’est un peu comme prendre une photo, et utiliser photoshop en mettant à fond les contrastes et la saturation des couleurs. C’est séduisant mais en fait le cliché est complètement dénaturé.

Cette tendance de l’industrie musicale à la compression pour sonner plus fort, ça a un nom : ça s’appelle la guerre du volume. EN tout cas, c’est un choix esthétique qui a été reproché à Oasis par certains magazines spécialisés, et pour ma part je trouve ça juste hideux, effectivement à 14 ans je devais me dire que c’était le meilleur son de guitare du monde, aujourd’hui je trouve que cette compression à l’excès ça a mal vieilli, passe encore sur du Kanye West mais sur un morceau rock j’ai un peu plus de mal

Et l’héritage de Madchester ? Intervention Manu

L'univers visuel d'Oasis

Manu : 22 millions d’exemplaires vendus pour cet album, on l’a vu avec Olivia ! Donc Fanny tu vas nous parler d’une pochette qui est culte pour un sacré paquet de gens !

Carrément culte, et pourtant la première fois qu’il l’a vue cette pochette, Noel Gallagher a dit, furieux : « Quoi c’est juste ça ? Mais qu’est-ce que c’est que cette merde! » haha

Bon j’avoue que faire des recherches sur Oasis, c’est une bonne rigolade, ya des anecdotes débiles dans tous les coins. Genre : est-ce que vous savez comment Brian Cannon, le graphiste de l’agence Microdot qui a créé toute l’identité graphique d’Oasis, a commencé à bosser pour le groupe ? On est en 1992, Brian Cannon revient d’un voyage à Rome avec une paire de baskets Adidas introuvable en Angleterre, il se retrouve dans un ascenseur par hasard avec un inconnu qui lui demande ‘Where the f**k did you get them trainers from?’ où est-ce que t’as trouvé ces putains de pompes ? Cet inconnu c’est Noel Gallagher, qui lui dit ensuite « ah ouais t’es graphiste ? ok le jour où on signe avec un label, c’est toi qui fera nos pochettes. » True story, c’est Brian Cannon qui raconte tout ça lui-même en 2014 au magazine The Big Issue.

Manu : Comme quoi une bonne paire de baskets et ta carrière peut basculer à tout moment !

Ce qui est génial c’est que Noël va tenir parole et faire appel à Cannon dès le début, c’est lui qui crée le logo du groupe, qui fait la pochette de Definitely Maybe et tous les supports promotionnels pendant des années. On le retrouve aux manettes pour Morning Glory, accompagné d’un autre fidèle parmi les fidèles : le photographe Michael Spencer Jones.

Comme à leur habitude, ils vont travailler en argentique, sans manipulations numériques. Bien que les Gallagher viennent de Manchester, c’est à Londres que la photo de couv est réalisée, et plus exactement dans le quartier de Soho, sur Berwick Street. Une rue d’habitude très animée où les amateurs de musique se retrouvent pour digguer chez les nombreux disquaires indépendants. Le soir qui précède le shooting, toute l’équipe est réunie pour boire des coups au pub. Évidemment, Noël et Liam trouvent le moyen de s’engueuler si bien qu’ils leur claquent dans les pattes ! Donc les 2 mecs qu’on voit sur la pochette, ça devait être eux et finalement ça l’est pas !

Manu : what ? mais c’est qui du coup ?

L’homme de dos avec le manteau beige c’est Brian Cannon lui-même ! L’autre mec de face avec le visage flou c’est leur pote DJ Sean Rowley, qui a passé la nuit avec eux au pub. Et plus loin, à gauche on voit Owen Morris, le producteur de l’album, qui se cache le visage derrière le disque master sur lequel ils sont en train de travailler. Le tout photographié un dimanche à 5h du matin, à la lueur des réverbères.

La toute première image de la pellicule sera la bonne, mais comme c’est pas du numérique et qu’ils ne pouvaient pas voir le résultat instantanément, ils ont continué à shooter pendant 2 heures, alors qu’ils auraient pu retourner au pub au bout de 5 minutes !

Au verso de la pochette, on a une photo très similaire dans la rue vide sauf que l’homme en beige à disparu, il reste que Sean Rowley tout seul de dos. L’intérieur du livret est designé très sobrement en noir et blanc avec une série de très belles photos de Michael Spencer Jones, des portraits et des détails super classe. J’ai beaucoup aimé.

Manu : C’est génial, est-ce que t’as d’autres anecdotes concernant les clips ?

Dans le même genre que les Adidas de Brian Cannon, ya une anecdote marrante sur la manière dont Nigel Dick, le réalisateur de la plupart des clips a commencé sa collab avec Oasis. Au départ, il a été embauché pour filmer la 1ère tournée américaine du groupe et en gros l’équipe de promo l’a appelé en catastrophe en disant : Mec t’es anglais, Oasis ils sont anglais, t’es le seul ici qui est capable de comprendre ce qu’ils baragouinent donc on te donne le job !
La plupart des collaborations entre Nigel Dick et Oasis ont été un cauchemar selon lui mais ils ont quand même réussi à pondre ensemble 5 clips et un DVD live !

Rien que pour What’s the story ? Morning Glory, Nigel a réalisé les vidéos des 3 mega tubes ‘Wonderwall’, ‘Champagne Supernova’ et ‘Don’t look back in Anger’ dans laquelle on voit Patrick MacNee l’acteur qui joue John Steed dans ‘Chapeau melon et Bottes de cuir’…

Nigel raconte qu’à force d’entendre parler des Beatles par-ci, des Beatles par là, il a casé des clins d’œil bien bien appuyés dans toutes ses productions. Par exemple dans Wonderwall, ya plusieurs plans qui sont des références à la pochette d’A Hard Day’s Night des Beatles (1964) alors que Champagne Supernova c’est plutôt un hommage à la période psychédélique de Sergent Pepper’s comme on va le voir tout de suite (1968)

INSERT — Champagne Supernova

Le brief qu’a reçu Nigel Dick pour Champagne Supernova, comme il le raconte dans le documentaire Video killed the Radio Star, est le suivant :

« C’est une chanson qui parle de drogues. Dans la vidéo tu ne peux pas montrer de drogue mais on doit se rendre compte que ça parle de drogues »

Eh bah on est bien barrés avec ça ! Et oui et oui, pour les oreilles innocentes qui nous écoutent, je dois vous révéler un truc : Champagne Supernova c’est pas le nom d’une galaxie fort fort lointaine, mais le nom d’un cocktail bien destroy. Imaginez une margarita servie dans un verre à pied, sauf qu’à la place de la tequila vous mettez du champagne, et à la place du sel sur le bord du verre vous mettez de la coke. Mmmh et bon appétit bien sûr !

Bon maintenant qu’on n’a plus vraiment de doutes sur le sujet de la chanson : comment on fait pour rendre ça visuellement ? Et bien déjà à grand renfort de couleurs saturées, du bleu principalement, du rose, du vert flashy. Niveau décor, on se trouve dans une grande pièce avec un lit au milieu. Liam est souvent sur le lit en train de comater pendant que le groupe joue à côté. Sur la table de chevet il y a plusieurs lava lamps ou lampes à bulles, un objet iconique de l’ère hippie. En termes de technique ensuite, on a plein de projecteurs sur lesquels des disques rotatifs à effets d’optique ont été installés. Ça donne des jeux de lumière qui ressemblent à des kaléidoscopes géométriques très seventies. Pour donner l’impression que notre perception est altérée, Nigel a aussi installé une lentille sur sa caméra qui déforme l’image quand on la tourne.

MANU : Et hop le tour est joué !

Dernière anecdote typiquement Oasissienne : le 2ème jour de tournage, au beau milieu d’une prise, Liam se lève et décrète qu’il se barre au pub, qu’il ne reviendra pas. Paniqué, Nigel va voir Noel pour le prévenir qu’il ne peut pas continuer à filmer. Noel lui répond :
Et qu’est-ce que j’y peux moi ?
Nigel : Bah c’est ton frère y’a que toi qui peut m’aider !
Noel : Nan, c’est un connard
Et Noel se retourne avant de se barrer à son tour

Nigel se retrouve sur un plateau à devoir tourner une vidéo pour un groupe sauf qu’il n’y a plus de groupe. Tout est bien qui finit bien, au bout de plusieurs heures Liam est revenu, il s’est enfilé quelques bières et a repris le tournage. C’est chaud hein de bosser avec des mecs pareil ?

À PROPOS DE RADIO K7 PODCAST

Chaque mois dans Radio K7 on discute d’un album avec mes copains autour d’une table, parfois avec des invités comme Pénélope Bagieu ou Nicolas Berno. Il y a des chroniques et des débats, on s’interroge sur l’histoire du disque : comment il a été produit, ce qui a fait son succès, et puis finalement ce qu’on a envie d’en retenir 20 ou 30 ans plus tard.

Le 5 janvier 2020, Radio K7 est devenu le premier podcast indépendant sur la musique en France au classement Apple Podcast !

« On veut redécouvrir les 90s, apprendre des trucs et se marrer. »

Manu, Fanny, Olivia et Grégoire

“ Le but de ce podcast c’est de redécouvrir la bande-son des nineties. Parce que c’était celle de notre adolescence, qui a marqué toutes nos premières fois. C’était une période où la musique a commencé à prendre une grande place dans nos vies, avec les groupes qui ont forgé notre identité mais aussi nos plaisirs coupables. “